samedi 8 septembre 2012
Le Gout du Néant
Vivre d’amour, d' Evian et de Marlboro light. Je n’ai pas besoin de me
donner bonne conscience, j’en ai pas. Donne moi ta bouteille de Jack'
que je te montre comment on fait. Mais la vérité c’est qu’on s’emmerde
profondément parce qu’on a plus rien à désirer. On vit... comme des
cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et
encore... chaque jour est l’inconsciente répétition du précédent : on
mange autre chose, on dort mieux, ou moins bien, on baise quelqu’un
d’autre, on sort ailleurs. Mais c’est pareil, sans but, sans intérêt. On
continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On
se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est
frustré pour l’éternité, soit on y parvient et on se rend compte qu’on
s’en fout.On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour,
on croit le trouver, puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne
jamais s’élever ?On tente de jouer avec la vie pour se faire croire
qu’on la maîtrise. On roule trop vite, on frôle l’accident, on prend
trop de beuh , on frôle l’overdose. On boit de la smirnoff au petit
dej', c'est moins chère que l'Icetea de toute manière. Ça fait peur aux
parents, des gènes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui
dégénèrent à ce point là, c’est quand même incroyable. Il y en a qui
essaient de faire quelque chose, d’autres qui déclarent forfait. Et on
finit par ne plus savoir ce qui compte, justement. Les limites
s’estompent. On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à
la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place
du cœur, on va en boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de maisons
que de vrais amis, et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on
n’appelle jamais. On est la jeunesse dorée. Et on n’a pas le droit de
s’en plaindre, parce qu’il paraît qu’on a tout pour être heureux. Et
puis on crève, dans nos appartements trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés de coke et
d’antidépresseurs,bouteille de polia comme seule amie et le sourire aux
lèvres. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça, on a
singulièrement envie de boucler la boucle immédiatement, pour ne pas
lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a
peur. De l’inconnu. Du pire. Et puis qu’on le veuille ou non, on attend
toujours quelque chose. Sinon, on presserait sur la détente, on
avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame de rasoir
jusqu’à ce que le sang gicle... Oui c'est ça le pire c'est qu'on attend
encore et toujours quelque chose de cette vie , mais t'as pas compris?
On vit dans un monde dégonflé, avenirs brisés, génération ratée. Mais je
roule à 150, je ne sais pas ce que je fuis, ni ce après quoi je cours.
La vitesse me grise. Demain tout va changer. J’en ai marre, j’en peux
plus. Poursuivre chaque jour une finalité qui n’existe pas ; m’étourdir,
taper, jouer, sortir, je veux rompre cet engrenage infernal. Demain,
j’arrête l'alcool, la weed, toutes ces futilités, je me résigne à faire
quelque chose. Je veux avoir une raison de me lever le matin. Demain je
bazarde ma fierté qui ne sert à rien, et je lui avoue la vérité, je lui
dit , que dans le milieux dans lequel je vie tout viens trop vite, mais
que rien ne reste. Ni les mecs, ni les amies, juste le souvenirs, et
encore chaque dimanche matin c'est comme un trou vide, tout est oublié,
j'ai zappé la soirée de la vielle, mais j'ai tout fait pour. Il n'y a
que moi a blâmer. J'ai toujours dit que je préférais agir que réfléchir,
et oui c’était bien, j’étais bien, mais maintenant c'est plus cas.
Regarde moi dans les yeux , tu verras que tout ca ne rime plus a rien.
Que cette existence est vide. Je crie la fin d’un rêve, je cris la fin
du monde. . Je crie l’atroce réalité de cette vie de merde qui donne, et
qui reprend. Je crie ce qu’on a vécu, ce qu’on aurait pu vivre encore
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